Roumains, Bulgares, Turcs, Grecs, Danois, Lettons, Estoniens et Français, notre projet à Targu Jiu Second step for nature réunissait des jeunes de huit nationalités différentes pour une semaine placée sous le signe de la protection de l’environnement. Réflexion et débats ont animé notre petite semaine d’échange.
L’intérêt premier de voir réunis ces jeunes d’horizons si différents était tout d’abord de comparer l’état de la réflexion sur la question de la protection de l’environnement dans chacun de nos pays. Par exemple, si la question du ramassage des déchets, du recyclage des ordures et de la responsabilité citoyenne en ce qui concerne ces questions a fait son chemin depuis une dizaine d’années en France et au Danemark, cela reste un problème prégnant dans des pays comme la Roumanie et la Bulgarie. Il a donc été fort intéressant de parler ensemble de ce thème et de constater les différences entre tous nos pays mais aussi de voir émerger l’aide mutuelle que nous pouvions nous apporter au moins sur le plan de la réflexion. Une initiative citoyenne et associative venue d’Athènes en Grèce a ainsi particulièrement marqué les esprits. L’association Atenistas qui mobilise grâce aux réseaux sociaux des citoyens d’Athènes dans le but de nettoyer ou réparer des lieux publics et qui effectue dans le même temps une sorte de veille sanitaire afin de rappeler aux autorités municipales leur rôle a permis de donner un exemple fort pertinent d’initiative citoyenne mais aussi de la réussite d’une initiative de ce type.
A partir de cet exemple, le débat autour de la responsabilité de la sphère politique s’est tout naturellement imposé. Le propre d’un bon débat est de laisser à toutes les idées l’espace pour s’exprimer et de permettre, à la fin, aux auditeurs d’envisager plusieurs voies de réflexion et d’action. Sans trancher sur un comportement exemplaire de la part du monde politique, chacun a pu exprimer son avis sur l’engagement politique en matière de protection environnementale. Initiative étatique ou initiative citoyenne ? Quel modèle privilégier ? Ces deux conceptions peuvent-elles se compléter ? Les conclusions ouvertes de ce débat souvent relancé au cours de la semaine ont été pour tous enrichissantes et nous ont laissé, pour la plupart, désireux de poursuivre de notre côté la réflexion.
Si les discussions et les présentations nationales ont occupé beaucoup de temps lors de notre séjour, des visites et des activités plus interactives ont complété et alimenté ces débats. La question de l’énergie a ainsi été introduite de manière fort pertinente par la visite d’une mine de charbon à ciel ouvert dans le district de Motru. Pour chacun d’entre nous, la visite d’une telle exploitation était une grande première. Les machines immenses, la poussière, le réseau complexe d’extraction du charbon, les problématiques liées au paysage mais aussi aux nuisances pour les travailleurs et les habitants des alentours nous ont fortement impressionnés et questionnés. Naturellement, la question des modes de vie s’est imposée. Comment concilier nos modes de vie si gourmands en énergie et la diminution de nos stocks d’énergies fossiles sans parler des questions de pollution qui y son associées ? L’apport du groupe venant du Danemark, pays pionnier en matière d’énergie éolienne, mais aussi de certains participants étudiant les énergies renouvelables a permis de poursuivre ensemble une réflexion subtile sur cette problématique complexe et si actuelle.
La visite d’un musée de plein air conservant des exemples de maisons traditionnelles roumaines a complété cette réflexion sur les modes de vie. En une matinée, nous avons eu l’occasion de faire un voyage dans le temps de presque 300 ans. De manière rapide et synthétique, notre groupe a pu constater l’évolution de l’habitat, de la vie quotidienne et découvrir les modes traditionnels de chauffage. La rencontre avec un agent immobilier de la région à la suite de la visite nous a permis d’embrasser l’ensemble de la problématique de manière très pédagogique. Nous avons ainsi pu balayer quelque 300 années de progrès et comprendre l’émergence d’un désir collectif et personnel pour le confort et le support de la technologie.
Le dernier jour de notre séjour a été consacré à la réalisation d’un petit film composé d’interviews de la population de Targu Jiu sur leurs habitudes en matière de protection de l’environnement. Pour nous tous, ce film a été l’occasion de procéder à une synthèse de notre semaine d’échange de manière efficace, conviviale et créative !
Espoir, curiosité intellectuelle, envie d’action et amitiés naissantes ont comblé nos attentes concernant ce voyage. Nous ne pouvons qu’encourager au départ tous les jeunes gens qui nous liront !